ISS Suisse met sa flotte sous tension
Les objectifs climatiques sont clairs : d'ici 2030, le Groupe ISS veut générer des émissions nettes de CO₂ nulles dans le cadre de ses activités commerciales directes. Un objectif ambitieux en peu de temps. Sur la voie d'un objectif climatique net zéro, il s'agit donc de convertir également la flotte à des propulsions plus écologiques.
Le groupe de projet ISS lance l'e-stratégie au siège principal d'ISS à Zurich : d.g.à.d. Marc Amstutz (Head Environment & Sustainability), Stefan Nüesch (Chef du service électrique Suisse alémanique/Tessin), Jon Flurin Carl (gestionnaire de flotte)
1'500 véhicules composent la flotte d'ISS Suisse. Au total, ces voitures de tourisme et véhicules utilitaires légers parcourent chaque année environ 28 millions de kilomètres. En 2011 déjà, ISS Suisse avait mis en service la première voiture de tourisme à propulsion entièrement électrique et équipé le siège principal à Zurich Altstetten de deux stations de recharge. Entre-temps, 85 nouveaux véhicules électrifiés ont été achetés. Cette démarche va maintenant s'intensifier. Il est clair que d'ici 2024, 50 % des nouvelles voitures de tourisme et 25 % des nouveaux véhicules de livraison commandés devront disposer d'une propulsion électrique. D'ici 2026, il est prévu que ce taux passe à 100 % pour les voitures de tourisme et à 75 % pour les camionnettes. Pour le moment, la stratégie du groupe permet encore d'acquérir, outre des véhicules purement électriques (BEV), des hybrides plug-in (PHEV) afin de réduire nos émissions de CO₂.
Lancement de l'agenda de l'électrification à Zurich
Un tiers des places de parking souterrain électrifiées
En Suisse, ISS lance l'agenda de l'électrification au CUBE, son siège principal à Zurich-Altstetten. Un groupe de projet interne a donc été constitué pour ce site pilote, composé du gestionnaire de flotte Jon Flurin Carl et de Marc Amstutz (Head Environment & Sustainability) ainsi que de spécialistes des domaines de l'électricité et de la gestion de l'énergie. La première étape du projet est déjà déployée : depuis juillet, un tiers des places de stationnement souterraines du CUBE à Zurich sont électrifiées. Les stations de recharge AC (courant alternatif) et le logiciel proviennent de l'entreprise zurichoise Novavolt, l'un des leaders du marché suisse dans ce segment. Les stations de recharge ont chacune une puissance allant jusqu'à 22 kilowatts.
Cela permet de recharger un véhicule électrique en une heure pour une autonomie de 110 kilomètres. Grâce à la gestion dynamique intelligente de la charge, aucun raccordement domestique renforcé n'est nécessaire, ce qui permet également de réduire les coûts. Et il n'y aura donc pas de lumières qui s'éteignent dans le CUBE lorsque tous les véhicules électriques seront branchés en même temps. Le CUBE est le pilote pour l'introduction à grande échelle des véhicules à prise chez ISS Suisse et doit servir plus tard de modèle pour la mise en œuvre dans les régions. La question de savoir quelle région installera combien de stations de recharge et à quel moment est actuellement à l'étude. "Cela dépend de l'acquisition et de la répartition des véhicules électriques", explique le gestionnaire de flotte Jon Flurin Carl. Le système Novavolt, pour lequel le groupe de projet a opté dans le CUBE, est modulable à peu de frais. Cela crée de la flexibilité lorsque les véhicules essence et diesel d'ISS sont progressivement remplacés par des voitures électriques.
Une flotte de véhicules respectueuse du climat d'ici 2030
100% d'électricité issue de sources renouvelables
Reste la dernière question décisive, celle de l'origine du courant pour les nouveaux véhicules : car la mobilité électrique n'est judicieuse et respectueuse du climat que si l'énergie utilisée provient de sources renouvelables. Ainsi, ISS Suisse devra garantir, au moyen de certificats d'origine de courant vert, que tous les véhicules électriques sont chargés à 100% avec du courant issu de sources renouvelables. Le résultat sera une flotte de véhicules respectueuse du climat qui - en partant des quelque 28 millions de kilomètres parcourus aujourd'hui et des émissions moyennes de 128 grammes de CO₂ par kilomètre - économisera chaque année plus de 3'600 tonnes de CO₂ et ne produira plus aucune émission de CO₂ d'ici 2030. L'avenir (auto)mobile d'ISS sera électrisant.
Marc Amstutz, Responsable Environnement & Durabilité
Depuis 2020, Marc Amstutz dirige le secteur Environment & Sustainability. Dans cette fonction, il est en grande partie responsable de la promotion et de la mise en œuvre des objectifs de durabilité d'ISS en Suisse. Auparavant, il a travaillé pendant dix ans dans différentes fonctions de direction sur la durabilité, l'environnement et le climat à Swiss Post et a enseigné pendant plus de sept ans à la Haute école de Lucerne au département d'économie. Marc Amstutz a étudié les sciences économiques, l'économie de l'environnement et l'écologie générale à l'Université de Berne.
"En réduisant notre empreinte écologique, nous améliorons également le bilan climatique de nos clients"
Marc Amstutz, ISS veut électrifier l'ensemble de sa flotte de véhicules d'ici 2030. Ce changement s'inscrit dans le cadre de la stratégie Net Zero. Quelle est l'importance de cette stratégie ?
ISS fait partie des 50 plus grands employeurs du monde. Ce que nous faisons et comment nous le faisons a donc de l'importance. Pour que l'engagement d'une entreprise en faveur du climat et de la limitation du réchauffement climatique soit crédible et efficace, il doit être en accord avec l'objectif de l'accord de Paris sur le climat, qui prévoit de limiter le réchauffement de la planète à 1,5 degré maximum. Cela suppose que les émissions de gaz à effet de serre comme le CO₂ soient réduites à zéro net d'ici 2050 au plus tard. Le Groupe ISS s'est fixé l'objectif Net Zero jusqu'en 2040.
Net Zero est vite dit. Comment ISS atteint-elle cet objectif ?
En fin de compte, nous devons réduire les gaz à effet de serre chaque fois que cela est possible. S'il reste des émissions résiduelles au cours de l'année cible, celles-ci doivent être neutralisées, par exemple en éliminant le CO₂ de l'atmosphère dans la même proportion par des mesures biologiques ou techniques ou en le stockant durablement. L'objectif net zéro s'applique aussi bien aux émissions générées par ISS avec ses propres services qu'à l'ensemble de la chaîne de création de valeur. Les émissions directes, p. ex. des carburants (scope 1), et les émissions indirectes, p. ex. de la consommation d'électricité (scope 2), doivent être climatiquement neutres d'ici 2030. D'ici 2040, cet objectif s'applique également au scope 3, c'est-à-dire à toutes les autres émissions indirectes qui ne relèvent pas de la sphère d'influence d'ISS, mais qui ont un impact sur la chaîne de création de valeur. Font par exemple partie du scope 3 les émissions de CO₂ générées par l'achat de produits et de matériel de travail, par l'incinération des déchets ou par la mobilité des collaborateurs sur le chemin du travail et lors des voyages d'affaires.
L'achat de certificats de compensation de CO₂ est-il également prévu ?
Non, cela n'est pas prévu dans la stratégie Net Zero du Groupe ISS. ISS se réclame de l'initiative leader Science Based Targets, à laquelle plus de 2'200 entreprises ont déjà adhéré. Cette initiative a développé un standard Net Zero pour les entreprises. Ce standard offre une définition claire, uniforme et scientifiquement fondée du net zero et de la manière dont cet objectif doit être atteint. Derrière cette initiative se trouvent des organisations renommées telles que l'United Nations Global Impact, le Carbon Disclosure Project (CDP), le World Resources Institute (WRI) et le World Wide Fund for Nature (WWF).
Quelles sont les conséquences de Net Zero pour les clients d'ISS ?
Nos clients ont également des objectifs climatiques. Et si nous générons des émissions de CO₂ en fournissant un service, celles-ci doivent également être déclarées du côté du client. Donc, si nous réduisons notre empreinte écologique, nous améliorons aussi le bilan climatique de nos clients. Inversement, nous avons chez ISS un programme global pour soutenir également nos fournisseurs afin qu'ils conçoivent leurs produits et leurs prestations de services en ménageant les ressources et en respectant le climat. 2040 est certes encore loin, mais nous devons commencer à temps à amener l'ensemble du Groupe ISS sur cette voie de la neutralité climatique.
L'objectif est donc fixé. Existe-t-il une trajectoire de réduction concrète ?
Ce parcours cible est actuellement en cours d'élaboration au niveau mondial et sera ensuite déployé dans les organisations nationales. Auparavant, chaque pays a fourni ses chiffres clés au siège de Copenhague : Consommation de carburant, consommation d'électricité et d'eau, énergie de chauffage. A partir de l'année de base 2019, les trajectoires de réduction respectives sont définies par pays.
Les objectifs concernant la flotte de véhicules sont déjà très concrets ?
C'est exact. Nous faisons résolument avancer le passage des véhicules à combustion aux véhicules électriques là où des modèles de véhicules répondant à nos besoins, par exemple en termes d'autonomie, sont disponibles. Parallèlement, nous allons réduire la flotte d'environ 10 pour cent. Et bien entendu, les véhicules électriques d'ISS fonctionnent exclusivement avec du courant issu à 100% de sources renouvelables en Suisse.
Objectifs climatiques du Groupe ISS
Émissions nettes de gaz à effet de serre nulles d'ici 2040
Moins d'émissions de gaz à effet de serre signifie moins de consommation d'énergie, le passage à des sources d'énergie renouvelables, moins de consommation d'eau, moins de déchets et une mobilité plus respectueuse du climat sur les trajets domicile-travail ou lors des voyages d'affaires. Le Groupe ISS s'est fixé pour objectif d'être totalement exempt d'émissions de CO₂ d'ici 2040. Cela concerne d'une part les émissions de CO₂ directes et indirectes résultant de l'activité commerciale (scope 1 et scope 2 comme par exemple le carburant pour la flotte) d'ISS. D'ici 2030, toutes les émissions de CO₂ doivent donc être réduites dans la mesure du possible. D'ici 2040, l'objectif "zéro net" s'applique également à toutes les émissions de gaz à effet de serre provenant de produits utilisés ou d'installations qui ne sont pas détenues ou contrôlées par ISS, mais qui ont un impact indirect sur la création de valeur. Il peut s'agir par exemple des émissions de CO₂ des produits utilisés, des déchets ou du chauffage des locaux loués.